Une lettre de Bertand
Merchand et sa bande d'ivrognes sont une nouvelle fois venus à l'auberge pour raconter leurs histoires habituelles et profiter de l'admiration des foules. Je croyais qu'ils avaient éliminé toutes les bêtes du coin, ou du moins qu'ils les avaient chassées... Ce qui aurait été la meilleure des nouvelles. Ils s'étaient proclamés « La première compagnie d'Aeternum ». Mais pour moi, ils étaient plutôt le bas du panier...
Encore une fois, on eut droit à la même rengaine sur l'Azoth qu'ils auraient découvert, sur la horde de flétris qu'ils auraient massacrée sur le chemin de la Faille (à en croire les primes réclamées, c'était une horde de trois). Puis on entendit de vaines vantardises avinées sur leur capacité à abattre les arbres à toute vitesse.
Dans la foule, une voix imprudente s'éleva alors, déclarant qu'il existait un arbre d'Azoth que nul ne pouvait abattre.
La grande salle de l'auberge se tut et Merchand demanda où se trouvait cet arbre. L'homme, regrettant visiblement son intervention, expliqua qu'il l'avait vu à l'orée orientale de Boisclair, et ajouta qu'il ne s'était pas toujours trouvé là. Il serait sorti de terre peu après la Nuit des lanternes bleues. À ces mots, beaucoup dans l'assistance se signèrent pour repousser le mauvais sort.
Merchand ne broncha pas, estimant sûrement qu'un arbre serait une victime facile, et déclara qu'il s'en irait trouver cet arbre sur-le-champ et que, foi de patron de la première compagnie d'Aeternum (ça vaut ce que ça vaut...), il en rapporterait le bois pour consolider nos remparts.
Voilà une semaine qu'ils sont partis et, bien que l'idée de partir à leur recherche ait été timidement évoquée, personne ne s'est porté volontaire.
Bertand
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