Vivant, mais à quel prix ?

Je me suis réveillé au bivouac, soigné. Difficile d'estimer combien de jours se sont écoulés, mais certainement pas le mois qu'il m'aurait fallu pour me remettre. Je suis guéri, mais... incomplet. Je n'ose retourner sur le littoral. Je redoute d'y retrouver la carcasse de l'homme que j'étais. Cette île refuse de me laisser mourir, tout comme elle retient dans ses filets les malheureux qui se sont noyés et échouent sur la côte. Ici, la Faucheuse n'a aucun pouvoir et laisse errer les morts. Joan Caron Charpentier de l'expédition de reconnaissance Naufragé du « Mère Courage »