Les cinq braves se poussèrent contre les rochers et dégringolèrent la colline sur leurs boucliers vers l'arène de sable. À l'approche de la vague, ils brandirent de grandes lances attachées à leur taille par une corde. Tout à coup, le sol céda.
Ce que je vis ce jour-là me secoua jusqu'au plus profond de mon âme. Un immense serpent jaillit des sables, la gueule grande ouverte, si colossal qu'il bloquait complètement le ciel. Mais les cinq fous ne faiblirent pas. Ils continuèrent leur descente de la colline, ignorant le danger. Ils crièrent à l'intention de leurs dieux, si nombreux et divers ; Tyr et Arès, Anhur et Donar... et la foule se mit à hurler des encouragements.
Je me rendis alors compte que, moi aussi, je criais. Je ne criais pas d'extase comme l'attroupement de fous, mais de terreur, une terreur qui dépasse l'entendement.